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La visite du démon Ft. Koichi
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MacCoinnich Sean
Gremlin
MacCoinnich Sean
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Sam 23 Mai - 15:22


La visite du démon

Nishimura Koichi et MacCoinnich SeanPénétrer dans un hôpital n’était pas bien compliqué, Sean l’avait déjà fait à maintes reprises. Aujourd’hui n’était pas différent des autres jours. Il lui suffit de glisser quelques mots à ce charmant infirmier avec qui il couchait de temps en temps, plus par intérêt que d’autres choses. Enfin, si Sean appréciait de voir le jeune homme tomber amoureux de lui alors que de son côté, il n’avait pas une once de sentiment pour lui. Le démon se délectait de cette passion. Après ces quelques mots avec l’infirmer, Sean put passer dans l’aile psychiatrique de l’hôpital. Il se métamorphosa alors en petite créature ailée afin de se faire discret et se faufiler dans la chambre d’un des patients. Si Sean se rendait ici, ce n’était pas pour faire du tourisme. Il avait trouvé entre les murs aseptisés de l’asile, un humain désespéré de sortir d’ici, une proie idéale à qui voler une âme. Sean n’était pas non plus complètement innocent dans l’état de l’humain, il avait su appuyer où il fallait pour accentuer sa folie. C’était ainsi que Koichi était devenu l’esclave du démon de la passion, en échange de son âme éternel, Sean lui avait promis qu’un jour il sortirait de l’asile, mais quand ? Le démon avait gardé ça pour lui. Pour le moment, Sean s’amusait de voir Koichi coincé dans cette prison qui n’en avait simplement pas le nom.

Le démon reprit forme humaine dans un coin de la chambre de Koichi, s’adossant nonchalamment contre le mur, les bras croisés sur le torse. Il regarda son esclave silencieusement avant de finalement prendre la parole.

_ Alors comment va mon clown ce matin ? Ton sourire penche-t-il dans le bon sens ?

Soudain, une infirmière pénétra dans la chambre de Koichi. Sean se métamorphosa en petit démon et se cacha sous le lit. Non, pas parce qu’il ne voulait pas être surpris ici, mais par sadisme. Ainsi, Koichi donnait l’impression de parler tout seul et son mental s’affaiblissait un peu plus à chaque fois que les médecins lui disaient qu’il n’y avait personne. Sean aurait pu arrêter les frais depuis longtemps et faire libérer son esclave, mais il avait développé une véritable passion dans la torture psychologique du jeune homme.

L’infirmière posa plusieurs pilules et un verre d’eau à côté de Koichi en lui donnant l’instruction de les prendre. Elle ne quittera la chambre que lorsque ça serait fait. En attendant, Sean observait la scène depuis sa cachette, attendant patiemment d’être de nouveau seul avec son esclave pour reprendre forme humaine.
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Nishimura Koichi
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Nishimura Koichi
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Mar 9 Juin - 17:08

La visite du démonMACCOINNICH Sean & NISHIMURA Koichi

La haine et la colère, quel était le véritable sens de ces mots ? Est-ce une émotion ? Un état d’esprit ? Une sensation ? En vérité Koichi n’a jamais réellement compris ce qui découlait de ces mots, il n’en a jamais ressenti la moindre once au fond de son cœur. Pourtant la révolte qui gronde parfois sous tout ce qu’on lui fait subir au quotidien ne devrait-il pas déclencher cette étape ? Non, pour lui c’est la tristesse qui émane de l’injustice avec laquelle on le persécute. La dépression qui résulte de sa solitude quotidienne et des phases de regrets. Des regrets d’être ce qu’il est, une erreur. Il n’aurait peut-être pas dû exister. C’est ce qu’on lui fait ressentir au quotidien. Il est moins qu’un animal, encore moins qu’un vulgaire objet que l’on perd sous un meuble et qu’on ne cherche pas à retrouver. Oublié. C’est là son existence depuis qu’il est entré dans cet asile. Mais s’il a tendance à douter, la personne sur qui il rejette la faute à chaque fois, c’est sur lui-même. Personne n’est réellement coupable de son état, de son enfermement, c’est à lui de faire des efforts pour connaître enfin la véritable signification de la colère. Même les médecins qui lui font subir les expériences désagréables à longueur de temps, les regards qui le dévisagent et s’éloigne par crainte, c’est simplement parce qu’il est lui. Pourquoi est-il venu au monde ? N’aurait-il pas dû laisser la place à un autre ?

On peut penser que le Japonais est loin d’être intelligent, mais il lui arrive parfois de se poser des questions existentielles. De s’enterrer dans la philosophie pour comprendre le monde qui l’entoure, ou même parfois pour faire passer le temps parce qu’il n’a pas d’autre choix dans cette prison écarlate. Il s’est plusieurs fois demandé ce qu’il pourrait faire pour changer les choses, avoir une certaine importance et un impact dans le monde qui l’entoure. Pas pour être le centre d’attention, loin de là, mais peut-il œuvrer dans le but de rendre l’humanité meilleur ? Lui donner le bonheur que lui n’a jamais connus, partager son sourire avec d’autre juste pour les voir heureux afin de réchauffer un peu son cœur ? C’est possible. Alors depuis il essaye. Il essaye d’aider les personnes dans le besoin même si sa torture est bien plus éprouvante, que sa détresse est plus grande, les autres passeront toujours avant, car il est né pour ne compter pour personne. Alors autant que son existence serve aux autres. A les rendre heureux, faire en sorte que leur passage sur terre soit le meilleur et qu’ils partent vers un autre monde avec cette sensation d’accomplissement et des souvenirs agréables. Bien qu’il se mette à la position du martyr, il ne s’est jamais considéré comme tel. Sa véritable place dans l’univers n’est-elle pas celle-ci ?

Son objectif commence par toujours montrer le meilleur de lui-même, sourire à des inconnus, réconforter les âmes en peines pour leur donner de la joie, les faire rire et pourquoi pas parvenir à changer complètement leur existence ? Ce qu’il a pu souvent remarqué c’est que lorsque le tourment quitte une personne ou qu’il parvient à lui donner cette étincelle de bonheur qui leur manquait pour avancer dans la vie, il ne les revoit plus jamais. Koichi est très vite oublié dans l’esprit de chacun, un peu comme s’il n’était qu’un ange gardien de passage, une entité irréelle qui n’existe pas réellement, un fantôme bienveillant qui regarde le monde depuis sa fenêtre sans jamais pouvoir jouer un rôle dans le théâtre qu’est la vie. Il est encore moins qu’un narrateur, parfois il se demande même s’il a été un chapitre dans l’existence de quelqu’un. Certainement non. Mais il fait des efforts pour continuer à remplir son objectif, il se force à comprendre ce qui ne le concerne pas, il cherche à savoir qui il est. Les larmes il les gardes pour sa solitude, sa peur il essaye de ne pas la montrer, son désarroi devrait rester enfouit en lui. Un puit immense qui garde sa misère et sa détresse au fond et qui ne laisse remonter que la joie et l’amour qu’il peut transmettre aux autres. Voilà la seule utilité qu’il s’est trouvé aujourd’hui.

C’est toujours entre les murs de sa chambre immaculée qu’il connait par cœur que le jeune homme est assis en tailleur sur son lit parfaitement rangé. Seul dans la pièce, il détail une fois encore sa petite boîte à musique qui est certainement l’unique objet duquel il ne veut jamais se séparer. Comme s’il était similaire à elle. Sa mélodie le relaxe, elle lui permet d’oublier ses peurs, de se sentir moins seul, de lui rappeler des souvenirs joyeux qu’il aurait inventé pour s’apaiser. C’est sa source de bonheur dans un monde de souffrance, la seule chose qui lui permet de maintenir le psychopathe qui compose sa double personnalité. Elle avait une véritable valeur sentimentale car elle était chargée de son amour sans limite et de celui de sa mère avant de connaître son trouble mentale. Cette boîte est certainement la seule chose qui l’accompagnera toujours et ne l’oubliera jamais. Elle chante pour lui quand il va mal et la petite figurine d’Arlequin danse pour lui redonner le sourire. Alors que ses doigts se glissent lentement sur cette petite figurine, un son mélodieux en sort. Une note échapper suffit à le renvoyer à un certain confort. C’est peut être cet objet qui constitue sa seule véritable famille.

Pinçant ses lèvres, le patient ne résiste pas à l’envie de tourner la clé à l’arrière de la carcasse en bois. Une fois remonté, il relâche la molette et cette petite symphonie s’élève dans la pièce. Aussi légère que la brise de l’été dernier quand il a pu sortir d’entre ces murs, mélodieuse comme une petite pluie de printemps, il sent sa tension le quitter peu à peu. Il reste là à regarder Arlequin tourner sur lui-même tandis que les accords qui le guide emplis son cœur de chaleur. Mais c’est alors qu’une once d’angoisse parcours encore son corps. Cette étrange sensation d’être accompagné par quelque chose de malveillant. Un ressenti qu’il connait par cœur, comme cet asile, il a toujours eus l’impression de vivre cela au quotidien. Bien que les médecins l’enfoncent dans la folie et remettent ça sur le compte de son esprit dérangé, lui est persuadé que depuis tout jeune des entités le suivent. Pas des fantômes, pas des esprits non, mais plutôt des démons. C’est ce qui le hante depuis des années, voir même depuis toujours. Mais qui croirait un malade ? Il a bien essayé de témoigner de son mal, mais à ce jour personne ne l’a jamais pris au sérieux. Alors il les affronte seul malgré son angoisse. Il ne peut rien contre eux, il sait qu’il ne pourra jamais s’échapper et c’est sa fragilité sans doute qui fait qu’il est la cible préféré de ces êtres malfaisants.

Koichi n’ose pas regarder dans le coin ombragé de sa chambre, il garde les yeux rivé sur sa boîte à musique, cherchant le réconfort et le courage dont il a besoin, en espérant que la présence disparaisse … Malheureusement c’est sans compter sur le fait qu’il ne s’agisse pas de n’importe quel démon … Il s’agit de SON démon. Celui qui contrôle ses frayeurs, celui qui manipule son monstre intérieur à sa guise, celui qui le plonge toujours plus dans la folie de laquelle il aimerait s’échapper. La cause certainement de la plupart de ses cauchemars et le sujet même de son arrivé ici. C’est également celui qui fait miroiter des rêves impossible à atteindre avant qu’ils ne virent à l’enfer. La promesse de la liberté qu’il continue de souhaiter car Sean sait parfaitement comment jouer avec ça. Il se délecte de son espoir et de ses rêves pour les lui briser avant même qu’il ne puisse les toucher du doigt et c’est en cela qu’il est le pire de tous. Il reconnait son aura, il le reconnaîtrait entre tous, il sait que c’est lui. "Alors comment va mon clown ce matin ? Ton sourire penche-t-il dans le bon sens ? " C’est ainsi qu’il avait l’habitude de s’adresser à lui à chacune de ses visites. Son cœur bondit de panique dans sa poitrine alors qu’il essaye de se convaincre qu’il n’est pas réel et que tout cela n’est que le fruit de son imagination. Il ne lui adresse aucun regard, mais ses membres tremblants annoncent bien qu’il n’arrive plus à contrôler sa peur.

« Tu n’existes pas réellement … » Ose alors murmurer le blond dont ses pensées se transforment peu à peu en parole audible tant il veut y croire. Mais c’est à ce moment que sa nouvelle infirmière chargée de lui entre dans la pièce faisant se volatilisé la silhouette démoniaque de l’homme au coin de la salle. Alors qu’elle le regard d’un air quelque peu interloqué, elle lui demande à qui il parle. « Personne … »

Une réponse rapide qui se veut clair et qui ne crée pas de débats. Depuis que son ancienne infirmière a été assassinée par ce sorcier, il a perdu en plus d’une fidèle amie, une confidente. Elle était la seule qui l’écoutait, la seule qui voulait bien le croire et certainement la seule qui lui souriait avant qu’il ne le fasse, comme si elle n’avait pas peur de lui. Mais la nouvelle était différente. Froide, sans doute formé à ne pas s’attacher aux patients, elle était simplement là comme robot, comme si elle lui fermait son cœur et le réservait à des personnes non atteintes de troubles mentaux … Alors qu’elle pose le nécessaire sur sa table en silence, comme d’habitude. Elle lui répète la même chose, à savoir qu’il faut qu’il prenne les blanches après chaque repas de la journée et les rouges toutes les quatre heures … Un véritable androïde programmé.

« Ishizuka-san, j’aimerais savoir si je te fais peur ? » Osa enfin demander le blond qui ne supportait plus ce poids sur son cœur depuis qu’elle s’occupait de lui. Mais elle resta silencieuse, osant à peine adresser un regard vers lui. « J’aimerais qu’on passe du temps ensemble de temps en temps pour apprendre à se connaitre. J’ai pas mauvais fond, je te jure. » Mais comme d’habitude elle l’ignora, se contentant de lui dire de prendre son médicament avant de quitter la pièce. Le blond à pic fixe alors la porte par laquelle elle venait de sortir et sens de nouveau cet ombre pesante dans son dos. Il ressert sa boîte contre lui sans lâcher des yeux la vitre flouté sur le haut de sa porte. « Est-ce que j’ai réellement ma place dans ce monde ? » Une question adressé à l’entité démoniaque bien sûr et pourtant il en connaissait déjà la réponse. « Tu vas certainement me dire que c’est moi le problème pas vrai ? » Et c’est encore une fois l’histoire qui se répétait sans fin …

MacCoinnich Sean
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MacCoinnich Sean
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Sam 4 Juil - 11:28


La visite du démon

Nishimura Koichi et MacCoinnich SeanSean se délectait de la situation. Il aimait  voir Koichi essayer de se débarrasser de lui par la force mentale, se convaincre que le démon n’était pas là, que ce n’était qu’un autre tourment de son esprit. Koichi n’osait même pas regarder Sean. C’était presque toujours la même chose quand le démon mettait les pieds dans cet asile psychiatrique, mais le plaisir de voir le jeune homme essayer encore de lutter contre lui, tout en sachant que Sean était son seul espoir d’obtenir un jour le droit de vivre librement, amusait toujours autant la créature aux yeux vairons.

Avec un timing parfait Koichi prononça ses premiers mots envers son invité, des paroles sans doute censées aider le malade à ne pas devenir fou à cause de la présence du démon. Sauf que l’instant d’après, ce fut une infermière qui rentra dans la chambre découvrant son patient en train de parler seul. Sean s’était transformé en créature ailée et il observait la scène depuis les recoins sombres du lit. La folie était peut-être une maladie, mais ce qui la rendait si terrible, c’était la perception qu’avait les autres des personnes malades. Le démon en jouait, s’amusant à faire croire que Koichi était bien plus atteint qu’il ne l’était réellement, empêchant toute possibilité d’échappatoire par les moyens classiques. Sean se construisait ainsi une image de sauveur, il s’assurait qu’il serait le seul à pouvoir venir en aide au jeune homme. Il voulait son âme et il ferait ce qu’il faut pour l’obtenir.

Un rire silencieux s’échappa des lèvres de Sean lorsque Koichi essaya de lancer une conversation avec son infirmière qui ne lui répondit même pas. Le clown triste n’avait personne, seul le démon était là pour lui, il était le seul avec qui il pouvait faire la conversation. Sean se prenait de passion pour Koichi, un intérêt presque shakespearien dont l’issue était déjà connue. Le clown aurait sa liberté quand le moment sera venu avant que tout ça ne disparaisse. Le démon aurait tout et le jeune homme perdrait le peu qu’il avait, jusqu’à son âme.

Sean reprit forme humaine et s’assit sur le lit, croisant nonchalamment les jambes. Son regard brillait d’une lueur énigmatique et son sourire était taquin. Le démon était dans son élément, il faisait ce pour quoi il existait, tourmenter les êtres humains afin d’obtenir leur âme.

_ Ta place dans ce monde ? Nul n’a sa place dans le monde… Je ne l’avais pas plus que toi. Seulement, moi j’ai été capable de créer ma propre place. J’ai le courage et la force pour ça. Contrairement à toi, je sais exactement ce qu’il faut faire pour s’intégrer dans ce monde.

Il se sut quelques secondes, observant son interlocuteur. Puis, sa main vint se poser sur l’épaule de Koichi et le fit se retourner vers lui afin qu’il puisse planter son regard vairon dans les yeux bleus du clown.

_ Sans moi, jamais tu ne trouveras ta place dans ce monde. Tu es faible, trop faible pour creuser ta place, tu n’es même pas capable de creuser ta propre tombe. Sans moi, jamais tu n’arriveras à rien. Je suis le seul capable de pouvoir faire ce travail pour toi, à te permettre de sortir de cette chambre.

Il se leva et fit quelques pas, regardant le va-et-vient des soignants à travers la petite fenêtre sur la porte de la chambre. Si la pièce où se trouvaient les deux hommes manquait de vie, le couloir lui en était grouillant de personnel en blouse. Parfois, il apercevait un patient aussi dévasté que Koichi, sans doute que cet inconnu était lui aussi à la merci d’un démon. Les asiles étaient un excellent terrain de chasse.

_ Regardes cette vie dehors, un jour tu t’en mêleras… Mais pas aujourd’hui,  tu n’es pas prêt… comme tu le dis c’est toi le problème. Tant que ça n’aura pas changé, jamais tu ne pourras sortir d’ici… Il n’est pas question de gaspiller mon énergie à t’offrir la liberté si c’est pour que tu la perdes en quelques jours et reviennes ici.

Oh, Sean espérait bien que Koichi perde sa liberté, mais en mourant, pas autrement. Le démon avait bien tenté de tout prévoir en lisant l’avenir du jeune homme, mais ce dernier était flou, incertain, sans nul doute que sa pathologie le rendait imprévisible. Sean avait seulement réussi à obtenir des noms, des visages de personnes qui prendraient de l’importance dans la vie de Koichi, mais impossible de prévoir la tournure que prendrait la vie du clown triste.
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Ven 10 Juil - 11:43

La visite du démonMACCOINNICH Sean & NISHIMURA Koichi

Le plus déchirant dans tout ça n’était sans doute pas le silence en réponse de la part de son infirmière, mais sans doute la peur et le dégoût qui se lisait dans son regard. A force d’être spectateur du monde qui l’entoure et d’avoir toujours regardé la vie au travers de sa fenêtre, Koichi commençait à comprendre la mécanique humaine, comprendre petit à petit les émotions de chacun par leurs gestes, leurs expressions et leurs paroles. Ainsi, le Japonais n’avait pas besoin de plus d’explications ou de mots pour comprendre qu’elle voulait être partout sauf ici, avec lui et à s’occuper de lui. Il ne savait pas par quelles étapes elle avait dû passer pour en arriver là, ni même si elle avait choisi ce travail, mais à l’instant T il était facile pour le blond à pics de voir qu’elle ne voulait rien à voir avec lui. C’est ce qui expliquerait sans doute son lourd silence qui a suivi les questions du blond à pics. Pourtant ce dernier ne se découragea pas et tenta d’établir un contact avec elle, chaque humain n’est-il pas fait pour pouvoir communiquer et vivre en harmonie ? Peut-être avait-elle des problèmes plus graves ou avait-elle été forcée d’être à cette place ? Quelle que soit la raison, quelque part l’asiatique se sentait mal pour elle, comme s’il avait aggravé sa situation avec ses questions.

L’envie de s’excuser et de lui proposer de l’aide pour quoi que ce soit lui traversa l’esprit, mais avant même qu’il n’ait eus le temps de formuler sa phrase, la jeune femme avait déjà quitté la pièce, le laissant seul avec le démon … Ce dernier se transforma de nouveau pour reprendre forme humaine, prenant place sur le lit, derrière lui. Il avait bien conscience qu’il enchaînait erreur sur erreur, il venait même parfois à se demander s’il avait bien fait de venir au monde. Peut-être ne causait-il que des ennuis ? Jamais il ne pourrait espérer avoir sa place en ce monde si ce n’est au fond des abîmes, dans la noirceur des ténèbres, là où personne n’ira le chercher, comme s’il n’existait pas. Le blond à pics fixa cette porte avec un cœur emplit de tristesse tandis qu’il demandait à voix haute le sens de la vie et s’il avait réellement une raison d’exister dans ce monde. "Ta place dans ce monde ? Nul n’a sa place dans le monde… Je ne l’avais pas plus que toi. Seulement, moi j’ai été capable de créer ma propre place. J’ai le courage et la force pour ça. Contrairement à toi, je sais exactement ce qu’il faut faire pour s’intégrer dans ce monde."

Alors que la voix rauque du démon dans son dos s’éleva, ses iris restèrent braqués sur cette porte, espérant sans doute qu’elle s’ouvre de nouveau pour que quelqu’un y entre et lui ouvre son cœur. Cela ne lui était jamais arrivé, les personnes qui passent dans sa vie ne sont qu’éphémères, les liens ne persistent pas, à croire que Koichi n’est pas vraiment là, un simple mirage abandonné aux démons. Cependant, l’homme derrière lui ne faisait que lui confirmer ce qu’au fond l’asiatique savait déjà, quoi qu’il fasse, quel que soit les efforts qu’il tente de développer, il n’arrivera jamais se mêler aux autres, parce qu’il est différent. Il en avait conscience, mais il put tout de même ressentir ce pincement au cœur suite à la phrase de son interlocuteur. Parfois il en venait même à se demandait s’il était vivant … Baissant le visage vers ses doigts qu’il entremêlait nerveusement, il ne put empêcher un voile de tristesse d’assombrir son visage pourtant si rieur d’habitude.

Une main qui se voulait réconfortante se posa sur son épaule le força à tourner le visage en direction du démon, plantant son regard dans celui de la créature. Il le dévisagea un moment, comme s’il attendait que la solution à son problème se révèle d’un coup d’œil ou qu’il pouvait y avoir quelque part le dénouement à son histoire marqué sur les traits du visage de son vis-à-vis. "Sans moi, jamais tu ne trouveras ta place dans ce monde. Tu es faible, trop faible pour creuser ta place, tu n’es même pas capable de creuser ta propre tombe. Sans moi, jamais tu n’arriveras à rien. Je suis le seul capable de pouvoir faire ce travail pour toi, à te permettre de sortir de cette chambre." Ce n’était pas la première fois qu’il entendait ces mots. Dans ses songes ou ses cauchemars, des voix lui murmurait oh combien il était inutile, combien il était faible et que ses chances de s’en sortir étaient nulles. Toutes les phrases pour le rabaisser qu’il a pu entendre, il les prend pour vérité. Il n’a entendu que ça durant toute sa vie, il ne les remet pas en question, il n’a aucune estime de lui et finit par se convaincre que ce qu’on lui disait était la réalité.

« Si tu tiens vraiment à m’aider, pourquoi vouloir me faire du mal ? Me faire peur ? » Questionna sincèrement le Japonais qui voulait trouver des réponses à ses nombreuses questions. Il observa le démon se redresser pour marcher dans la chambre, il le fixa sans jamais détourner les yeux, étant le seul qui pouvait vraiment répondre à ses interrogations. « Tu me fais faire des cauchemars, tu veux m’éloigner de toutes relations avec le monde extérieur. Pourquoi tu me fais souffrir ? Pourquoi tu veux que personne ne m’approche ? Pourquoi je n’ai pas le droit d’aimer ou d’être aimé ? D’exister ? » Des larmes se massèrent dans ses yeux tandis qu’il posait ses questions qui étaient un coup de poignard supplémentaire dans son cœur.

Il finit par baisser le regard pour faire couler les perles d’eaux qui embuaient sa vue. Il ne le méritait pas ? Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Il veut simplement apporter le soleil là où il n’y en a pas, rendre heureux les gens, est-ce que c’est mal de vouloir créer le bonheur autour de soi ? Le Japonais resserra cette boîte à musique contre lui, cherchant le réconfort qu’il n’a jamais trouvé auprès de personne, essayant de faire cesser ces larmes et les tiraillements de son cœur sous la peine qui l’envahissait peu à peu. "Regardes cette vie dehors, un jour tu t’en mêleras… Mais pas aujourd’hui,  tu n’es pas prêt… comme tu le dis c’est toi le problème. Tant que ça n’aura pas changé, jamais tu ne pourras sortir d’ici… Il n’est pas question de gaspiller mon énergie à t’offrir la liberté si c’est pour que tu la perdes en quelques jours et reviennes ici." Koichi leva ses yeux brillants en direction du démon qui observait les couloirs à travers la petite fenêtre de sa porte. Il renifla légèrement tout en balayant les larmes de sa joue à l’aide de la manche de son pull.

« Tu as sans doute raison … Je ne serais jamais capable de m’en sortir dehors … Je suis inutile c’est vrai, je ne sais rien faire et je fais peur aux gens. Au final c’est peut-être le seul endroit où j’ai ma place ici … » Conclut le blond qui pensait réellement tout ce qu’il disait. Cela faisait longtemps qu’il en était persuadé et qu’il se le répétait à lui-même, comme s’il s’agissait d’une évidence. « A chaque fois que je regarde à l’extérieur par la fenêtre je vois ce que ressentent les gens, la vie qu’ils mènent en toute liberté. J’y vois pas que de la joie tu sais, il y a aussi de la peine. Si j’avais pu être là, dehors, j’aurais tout fait pour l’effacer … »

Koichi sanglota un peu alors qu’il se recroquevillait sur lui-même, gardant son précieux porte-bonheur contre son cœur. Il ne put s’empêcher de faire rejouer de nouveau ce petit morceau de musique pour apaiser les douleurs de son cœur, cicatriser ces plaies invisibles qui ne semblaient jamais vouloir se refermer. Pourtant il continuait de persévérer à transmettre la joie autour de lui, ignorant sa situation pour illuminer les journées des autres. Il pinça ses lèvres lorsqu’une nouvelle larme roula le long de son visage jusqu’à son menton. Caressant avec bienveillance le bois de sa boîte, il fixa le vide, se laissant emporter dans ses pensées durant un instant.

« Je voudrais savoir ce que je représente pour toi … » Demander cela à un démon était sans doute stupide, sachant qu’il s’agissait d’entités malveillantes. Mais même au fond du cœur le plus noir se cache sans doute un peu de lumière. « Si j’ai été créé de toutes pièce pour être une marionnette, qu’est-ce que tu attends de moi ? Qu’est-ce que tu veux que j’accomplisse pour me promettre la liberté ? Pour perdre ton temps avec moi ? Pourquoi ? »

MacCoinnich Sean
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Jeu 30 Juil - 23:33


La visite du démon

Nishimura Koichi et MacCoinnich SeanIl y avait quelque chose de pathétique dans le comportement de Koichi à vouloir désespérément avoir de l’attention de la part de l’infirmière. Cette même femme qui chaque jour donnait ses médicaments à son patient sans éprouver la moindre compassion pour le blond aux cheveux dressés. Ce dernier avait besoin d’apprendre la vérité aussi dure soit-elle et Sean ne se gêna pour la dire, sans ménager Koichi. Si l’asiatique était blessé, le démon n’aurait aucun remords, au contraire cela pouvait lui servir.

_ Pourquoi est-ce que je te fais souffrir ? Est-ce que je te fais peur ? C’est pas mon but, si tu ressens ça, c’est la preuve que tu n’es pas prêt. Le monde extérieur est vil et cruel et si tu ne t’endurcis pas, tu n’y survivras pas.

Néanmoins, Sean devait avouer que Koichi avait une étincelle de courage en lui, il osait défier du regard le démon. C’était cette graine que la créature des enfers devait faire grandir, cette envie d’affronter le monde. Il le fallait si Sean voulait gagner une nouvelle âme.

_ Le droit d’aimer ? Tu me déçois. L’amour n’est pas un objectif de vie, seulement un fardeau, un poids. Tu ne dois pas le chercher, mais bien le fuir. La vie ne fait pas de cadeau, ta présence ici en est la preuve. Alors ne lui donne rien, car elle ne le te rendra pas. Tu ne dois t’attacher à personne, regarde cette infirmière à qui tu donnes de l’attention. Est-ce qu’elle te l’a déjà rendu ? Je ne crois pas, apprends à te contenter de toi-même. Le prix de la liberté passe par là. Dit-il avec sévérité.

Des larmes commencèrent à couler sur les joues de Koichi qui détourna le regard, mais aucune pitié ne naquit dans le cœur du démon. Encore une fois, le blond aux cheveux en pointe trouvant du réconfort dans sa boîte à musique. Si Sean n’avait pas eu besoin d’obtenir la confiance, il aurait détruit cet objet dont la musique commençait à l’exaspérer.

_ Si tu continues ainsi à attendre les choses se fassent pour toi, sans décider d’agir, jamais tu n’auras ta place nulle part. Effacer la peine ? Il te faudra plus d’une vie pour ça. Supprime tes attaches et tu ne donneras plus aucune importance à la tristesse des autres. Personne ne s’intéresse à toi, pourquoi devrais-tu t’intéresser aux autres ?

Koichi pouvait continuer de pleurer autant qu’il voulait, l’attitude de Sean ne changeait pas. Les larmes ne l’attendrissaient pas, mais était-il même possible d’attendrir un démon ? Le blond aux cheveux en pointes pouvait sembler être une perte de temps, une cause perdue même pour une autre créature démoniaque, mais pas pour Sean. Koichi avait généré chez lui un véritable intérêt, une curiosité de voir l’humain évoluer dans un monde pour lequel il n’était clairement pas fait. Le démon se passionnait sur la vie de Koichi. Il était capable de voir l’avenir de l’asiatique, mais tout était encore flou. Si Sean réussissait à obtenir son âme, le destin du larmoyant pouvait changer de tout au tout.

_ Je ne suis pas ton créateur. Je ne sais pourquoi tu as été créé.

C’était en réalité un mensonge, certes Sean n’était pour rien dans la naissance de Koichi, mais il était capable de voir l’avenir de l’être humain devant lui, il pouvait savoir à quoi il était destiné, mais ça le blond aux cheveux en pointes n’avait pas à le savoir.

_ J’attends de toi que tu retiennes les leçons que je m’efforce de t’enseigner. Le prix de tout ça est simple. Je suis prêt à t’offrir la liberté contre une simple chose que je ne prendrai qu’à ta mort, quand tu n’en auras plus besoin.

Un sourire machiavélique se dessina sur le visage du démon, ses yeux brillaient d’une lueur mauvaise. Sa main vint récolter une larme sur la joue de Koichi et l’apporta à ses lèvres.

_ Je ne te demande qu’une chose, ton âme.
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