Sanitatem Formula | Ft. IMAI Hatsuharu
Salem Hours :: RP terminés / abandonnés

Prendre les transports en communs était la chose qu’il détestait le plus … Dès qu’il a pu, Kazuo a immédiatement passer son permis de conduire … Rien que le fait d’être ainsi confiner dans un train ou un bus avec une masse d’inconnus le mettait mal à l’aise. C’était un mauvais moment à passer pour se rendre au village d’Ukiha qui n’était pas la porte à côté de Tokyo. Sinon il aurait pris la voiture, quitte à utiliser de l’argent en essence plutôt que de se retrouver écraser par la population grouillante dans les trains ou métros … Sans parler de tous ces pervers qui sortent les téléphone pour filmer les filles qui leur plaisent ou les mains déplacées … Kazuo avait malheureusement vécu un fois cette désagréable aventure et c’était peut-être la raison pour laquelle il avait le plus horreur des transport en commun … Etant agoraphobe de nature ça n’aidait déjà pas tellement mais avec ce genre d’évènement, ça a de quoi le traumatiser … Le platine essaya de faire passer le temps plus vite en mettant de la bonne musique dans ses écouteurs tout en pensant à ses sessions d’entraînement avec son mentor … C’est fou ce que cet homme pouvait occuper ses pensées à ce point-là … Il n’avait plus eus cette sensation depuis … Depuis Takeru. Repenser à son amant décédé lui fit un pincement douloureux au cœur sentant ses larmes remonter. Le platine leva les yeux au ciel pour empêcher les perles d’eaux salée de pouvoir faire briller ses yeux de glaces.  

Un soulagement immense le parcourus quand il foula enfin le sol du village plongé au cœur des campagnes et des montagnes … Il profita de ce moment pour respirer un grand bol d’air frais en essayant de calmer son angoisse du passage du transport. C’était vraiment une étape insurmontable pour lui tant sa peur était maladive. Les endroits remplis de monde l’effrayait à tel point que rien que d’y songer le faisait se sentir mal. Kazuo s’efforça de ne pas penser au retour et regarda l’écran de son téléphone qui lui servait de GPS jusqu’à cabinet médical Imai. S’il avait besoin d’un médecin il aurait tout simplement dû aller en voir un de Tokyo me direz-vous, mais là c’était plus complexe que ça … Le docteur Imai était réputé dans la région pour les soins qu’il apportait à ses patients mais il n’était pas non plus un simple médecin, il s’agissait d’un sorcier … Seul ces derniers connaissait sa nature, les humains l’ignorait, mais l’homme était tellement réputé pour être un guérisseur compétent chez les sorcières. Cela expliquait la raison du déplacement de l’étudiant qui voulait à tout prix régler son problème de transformation … Son mentor le lui avait recommandé en voyant que son cas ne s’arrangeait pas et que cela l’affectait particulièrement. Aucune doyennes ni autres sorcières maîtrisant ce domaine ne pouvait l’aider à Tokyo, alors il avait dû faire le déplacement et se frapper presque huit heures de trajet pour aller à sa rencontre … Il espérait seulement pouvoir rentrer avant la fin de la nuit pour sa session d’éveil à Aokigahara …

Plongé dans ses pensées, la beauté glaciale arpenta les ruelles rurales du village, ignorant les regards insistants sur sa personne. A Tokyo aussi, il était habitué d’avoir plusieurs regards qui se tournent sur lui pour son style et le charme qu’il dégageait, mais là les gens était sans doute plutôt surpris de voir quelqu’un de la ville aller se perdre dans un tel endroit qui se trouve sur l’île de Kyushuu … Peu importe, il n’était pas là pour le tourisme, aussitôt qu’il en aurait terminé avec sa consultation il repartirait pour Tokyo … Après quelques minutes de recherches au centre du village, il finit par trouver le cabinet médical, éteignant son GPS avant d’entrer dans le bâtiment. La salle d’attente allait également être quelque chose de redoutable si celle-ci était bondée … Il attendrait dehors au pire des cas, il avait eus assez d’émotions fortes pour aujourd’hui … Mine de rien le sorcier est assez sensible bien qui veuille le cacher sous ses airs froids … Mais à son grand apaisement il vit qu’il était le seul à patienté pour une consultation. C’était le début de l’après-midi, les gens devaient certainement travailler … Restant immobile quelques instant en détaillant la pièce, laissant courir son regard sur les tableaux qui ornaient le mur blanc et les plantes qui donnait un air plus tranquillisant aux lieux, il finit par s’asseoir sur l’une des chaises. Il fouilla son sac pour en sortir un miroir de poche et vérifier que son apparence était toujours impeccable. Il n’eut même pas besoin de se recoiffer, rien n’avait bougé depuis qu’il avait quitté son appartement.

La préparation ce matin avait été un véritable parcours du combattant, lui qui devait se dépêcher pour ne pas rater le premier train, avaler un café et surtout ne pas réveiller Kosuke en partant … Son meilleur ami devait encore dormir à l’heure qu’il est, quand il n’avait pas cours et qu’il faisait des grasses matinées, il ne faisait pas semblant … La porte en face de lui s’ouvrit pour laisser passer un homme aux aspects plutôt zen, des tatouages sur les bras et un air calme. Le platine referma son miroir pour le ranger et se redressa en entendant son nom de famille être appeler. L’étudiant s’avança vers le médecin pour le saluer et pénétra dans son cabinet ayant encore la curiosité de connaître l’environnement qui l’entourait. La beauté de glace s’installa sur la chaise prévu pour les patients et fixa en silence le médecin s’installer en face de lui. Kazuo n’était pas vraiment du genre bavard et rencontrer des inconnus aussi loin de son sanctuaire de sorcière le mettait mal à l’aise, il faut dire que l’étudiant n’était pas du genre très social … Renfermé depuis un certain temps, il ne prenait jamais le risque d’aller vers les gens. De ce fait il resta de glace en observant le visage du plus âgé en face de lui, attendant que ce dernier prenne la parole en premier …

La vie à la campagne me plait. Elle est paisible et reposante. Parfois Tokyo me manque mais quand je vois le sort qui est réservé aux gens comme moi, je suis bien content de m’en être éloigné. Et puis en plus d’être en sécurité ici, je suis utile. Il n’y a pas beaucoup de jeune médecin qui ont envie de s’installer au milieu de nulle part. A mon âge, on a envie d’être au plus près des distractions. J’avoue que je ne serais pas contre un peu d’animation mais au final ce n’est pas cher payé pour un peu de tranquillité. Et puis au moins ici je ne dérange personne et je peux mener mes expériences et accroitre petit à petit mes facultés sans risquer d’attirer l’attention de quelqu’un. Je ne cherche pas à devenir un puissant sorcier, juste à maitriser ce qui m’échappe encore et à être capable de me protéger si on venait à me vouloir du mal. Et je ne crains pas les humains… je redoute plutôt ceux qui possèdent des capacités hors normes.  

Ma matinée s’écoule sans accroc et au rythme de la campagne. Une vieille dame vient me voir pour son arthrite, une autre pour une grippe. Un gamin avait mal au ventre et au final le cas le plus notable a été cet ouvrier agricole qui s’est blessé au travail. Bref, je mène ma petite vie tranquille de médecin de zone rurale, recevant à mon cabinet et me déplaçant ponctuellement pour des urgences ou des consultations à domicile. Autant dire que rien ne sort de l’ordinaire et du cadre de mon travail.  

Et puis il y a ce jeune homme…  

C’est mon dernier patient. Je n’en ai pas d’autre après lui. Je n’ai pas non plus de rendez-vous de programmé pour le reste de l’après-midi et je crois que c’est une bonne chose. Je le salue et le fait entrer dans mon bureau, curieux de découvrir pourquoi il a fait un si long voyage jusqu’ici. Et il n’est pas du coin. C’est un garçon de la ville, il n’y a qu’à le regarder pour le comprendre et quelque chose me dit aussi qu’il n’est pas tout à fait ordinaire. Peut-être que je devrais me méfier. Après tout je n’ai aucune garanti qu’il ne soit pas un ennemi venu m’attaquer… Ami ou ennemi, je le saurais bien assez tôt. Et s’il est venu chercher de l’aide ici, je ferais de mon mieux pour répondre à ses attentes.  

Je lui fais signe de s’assoir et m’installe en face de lui. Il me fixe sans rien dire, je fais de même avant d’esquisser un sourire et d’ouvrir mon bloc note.  
« Comme c’est la première fois que nous nous voyons, je vais avoir besoin de quelques renseignements. Votre nom, prénom, votre âge, votre adresse, un numéro de téléphone où vous joindre mais surtout… »
Je suspends ma phrase et ancre mon regard dans le sien avant d’ajouter :  
« J’aimerais savoir ce que je peux faire pour vous et pourquoi êtes-vous venu d’aussi loin. »

Rencontrer de nouvelles personnes, s’ouvrir un peu au monde était clairement la chose que détestait le plus le sorcier. Il pourrait vivre dans sa chambre sans jamais en sortir que ça lui conviendrait parfaitement. Il était mieux entouré de ses proches, des personnes qu’il aimait plutôt que de parfait inconnu dont il ne connait pas les intentions. Il a été assez raillé comme ça pour avoir retenu la leçon dans sa jeunesse. Le silence et le mystère était devenus ses armes et la froideur son bouclier. Confectionnant sa carapace dans la glace, le platine avait appris à cacher sa fragilité derrière ce mur de givre pour ne pas que l’on puisse l’atteindre. Restant pourtant calme en apparence, Kazuo ne laissait aucune occasion à ses vis-à-vis de cerner ses émotions. Le médecin avait l’air d’une personne détendu de nature, vivre à la campagne certainement aidait beaucoup, mais aussi quelqu’un de plutôt sage, ce pourquoi il avait fait médecin sans doute. Difficile de croire que le jeune homme était un sorcier … Mais pourtant le platine ne s’y fia pas, continuant de fixer l’homme en silence le temps qu’il s’assoit derrière son bureau. Plongeant son regard de glace dans celui du médecin, il attendit que ce dernier commence en premier.

"Comme c’est la première fois que nous nous voyons, je vais avoir besoin de quelques renseignements. Votre nom, prénom, votre âge, votre adresse, un numéro de téléphone où vous joindre mais surtout…" En somme tout un tas de renseignement que le platine avait horreur de donner … Il ne dira certainement pas tous les détails concernant sa vie, et il n’en avait pas envie. Il n’aimait pas se confier ou même laisser des informations personnelles fuiter à de parfaits inconnus. Heureusement que la raison de sa venue lui était un parfait joker pour esquiver ce questionnaire complexe auquel il n’avait aucune envie de répondre. "J’aimerais savoir ce que je peux faire pour vous et pourquoi êtes-vous venu d’aussi loin." Kazuo fixa le médecin de son air froid habituel et annonça calmement.

« Je suis Mizushima Kazuo. Je viens de la part du consulat de Salem … » Inutile certainement d’en dire plus, le fait de manifester le cercle était une chose suffisante pour annoncer la couleur à l’homme qui lui faisait désormais face. « C’est mon mentor qui m’envoie, il pense sincèrement que vous pourriez m’aider. » Ajouta-t-il avec un calme légendaire.

Le fait de citer le consulat était quelque chose d’assez imposant, c’était tout de même là que se jouait toutes les grandes décisions concernant les sorcières, qu’étaient regroupées les plus grande d’entre-elles et que les lois du monde sorcier naissait depuis des siècles déjà … Ça lui éviteras de déballer toute sa vie et il pourra se taire là-dessus. Moins il en disait, au mieux c’était. Autant ne pas tourner autour du pot et aller droit au but, il ne se sentait déjà pas à l’aise, inutile de perdre du temps.

« Les doyennes m’ont dit que vous étiez la solution à mon problème alors je suis venus vous trouver. » Le platine se repositionna un peu sur sa chaise sans pour autant lâcher les pupilles de son interlocuteur. « Je suis une Goule et j’ai quelques ennuis de transformations ainsi que des pulsions incontrôlable concernant ma faim … » Le jeune étudiant ne voulait pas en dire plus, étant un sorcier, doublé d’un diplôme de médecin, l’autre homme en face devait parfaitement savoir ce qu’il voulait dire. Les Goules étaient cannibales ce n’était pas un secret, s’il ne nourrissait pas le monstre en dessous, le sorcier pouvait se transformer sans l’avoir demandé et attaquer la première personne qu’il voit, comme ce fut le cas pour son amant … « C’est pour cette raison que je suis venue depuis la capitale pour sollicité votre aide d’urgence … »

J’ai du mal à retenir un sourire lorsqu’il parle du consulat de Salem. Il n’a d’ailleurs pas besoin d’en dire davantage. Je me fais une idée assez claire de ce qu’ils me veulent ou plus exactement du pourquoi ils m’envoient ce garçon mais sait-on jamais ? Je me trompe peut-être… Je choisis donc de garder le silence et d’attendre d’en savoir plus. Après tout, je suis un sorcier particulièrement prudent. C’est entre autres pour cette raison que je garde en général mes distances avec mes congénères tout en restant en bon terme avec eux. Ma vision des choses y est sans doute pour quelque chose. Mon pacifisme n’est un secret pour personne et nombreux n’acceptent pas mon choix. Ceci étant dit, certains espèrent toujours me faire changer d’avis, d’autres apprécient mes talents même si je maitrise encore mal certains aspects de mes dons mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Après tout j’ai longtemps refusé ma vraie nature…

Il finit par cracher le morceau, presqu’à demi-mot. C’est une goule et le fait qu’il ait besoin de moi en dit long sur la nature de son problème. Il en va de même avec ce qu’il me dit mais surtout avec ce qu’il ne me dit pas. Il est d’apparence calme, inexpressif, comme inaccessible. Au premier regard on ne pourrait s’imaginer le genre de montre qu’il peut devenir lorsqu’il laisse ses instincts les plus primitifs le dominer. C’est au final, le jour et la nuit…
« Effectivement, on t’a bien conseillé. Je vais pouvoir t’aider mais tu devras y mettre du tien et accepter de t’ouvrir un peu plus à moi. »
Je me lève et lui fais signe de me suivre. Après avoir fermé le cabinet, je le fais entrer dans mon salon, une pièce d’apparence ordinaire dans laquelle se trouve un buffet fermé à clé. C’est là que je range des potions et autres paumes qui me servent au quotidien avec mes patients malheureusement pour ce garçon, il n’y trouvera rien qui puisse lui venir en aide.

« Nous allons descendre à la cave. »
Je pousse la table basse du salon, retire le tapis et laisse ainsi apparaitre une trappe. Après l’avoir ouverte, je m’engage le premier dans les escaliers qui donnent sur une petite crypte naturelle. C’est entre autres pour cette raison que je me suis installé ici. Cette cave ne figure sur aucun plan contrairement à celle où je range du vin et d’autres babioles sans importance.
« C’est ici que je prépare mes potions, mes charmes et mes onguents. C’est aussi ici que je range mes vieux grimoires. »
Je lui désigne un siège avant de m’approcher de ma petite bibliothèque :
« J’ai besoin d’en savoir plus. Depuis quand n’es-tu plus capable de te contrôler ? Combien d’être vivant as-tu déjà tué et dévoré ? Et à quand remonte ton dernier repas ? »