Give me a reason To belive | et Nishimura Koichi
Salem Hours :: RP terminés / abandonnés

Il était déjà une heure assez avancée de la nuit et le blond devait absolument retourner à l’hôpital s’il ne voulait pas avoir de problème avec la police ! Les forces de l’ordre ce n’était pas le pire, mais sans doute ce qui l’attendait à l’asile s’il ratait l’heure du couvre-feu et qu’il revenait trop tard … Il voulait éviter une fois encore les heures d’angoisses en salle d’isolement, privé de lit, de lumière, de source de distraction … C’était sans doute pire que la prison … Allez savoir pourquoi les patients étaient traités plus comme des animaux que comme des êtres humains … Même les esclaves avaient mieux que ça … Il n’avait pas envie d’affronter le regard des gardiens qui le conduiraient jusqu’à sa cellule ni même celui déçus de son infirmière … Cela lui était déjà arrivé une fois, la première sortie qu’il avait eus droit. Il n’était pas habitué, il n’avait pas regardé l’heure, et seulement quelques minutes après que le couvre-feu soit passé, une patrouille de police le recherchait dans le secteur. Evidement ce soir-là les gens étaient restés enfermé chez eux avec toutes ces voitures de police qui traînent dans la rue et ces histoires de sorcières, personne n’osait quitter sa la sécurité de sa maison … Seulement c’était pour lui, rechercher un malade qui avait dû perdre le chemin vers l’asile … Ridicule en effet …

Quoi qu’il en soit il ne voulait pas reproduire la même erreur ce soir, il se mit à courir jusqu’à l’entrée d’un parc qui se vidait peu à peu. Les lampadaires alentours avaient commencés à s’allumer signe qu’il venait de dépasser l’heure autorisé … Tout ça allait mal finir, il le sentait …  Couper par le parc serait plus rapide sans doute, c’est donc la route qu’il emprunta pour parvenir plus vite à l’hôpital. Le bâtiment était juste de l’autre côté, il ne devrait pas mettre tant de temps que ça à rentrer … De toute façon si on devait venir le chercher ce serait plus rapide que prévu puisqu’il portait ce bracelet électronique indiquant ses coordonnés GPS et donc sa localisation précise en temps réel. Trop pressé et surtout perdu dans ses pensées d’inquiétude, le jeune homme ne remarqua pas la demoiselle assise seule sur l’un des bancs du parc. Pourtant elle était la dernière installée ici tandis que peu à peu les couples ou les sportifs quittaient les lieux. Le jeune homme pressa le pas en voyant au loin les lumières distincts de l’hôpital se disant que peut-être il aurait le temps de rentrer avant que les médecins ne préviennent la police … Mais alors qu’il avait pris son élan pour commencer à courir, une main étrangère lui retint rapidement le bras comme pour l’empêcher d’aller plus loin. Un mouvement brusque mais hésitant qui commença à faire paniquer le blond qui s’apprêter à répliquer.

« Je comptais retourner à l’hôpital, je n’ai pas cherché à fuir monsieur l’agent je … » Le blond arrêta net sa phrase quand son regard croisa celui d’une jeune femme assise tranquillement sur un banc.

Elle n’avait rien à voir avec la police, elle n’en avait d’ailleurs pas l’uniforme et Koichi ne put que remarquer son regard remplit d’espoir et de solitude … Pourquoi dégageait-elle autant de tristesse ? Une rencontre qui avait totalement fait oublier à Koichi son objectif de rejoindre l’asile avant que ne retentissent les sirènes de police … "Connaîtriez-vous Ryu par hasard ?" Demanda la brune semblant attendre la réponse avec une certaine impatience. D’habitude c’était rare que les gens s’abordent ainsi quand ils ne se connaissent pas mais que Koichi se fasse aborder ça n’était encore jamais arrivé … Pas de cette façon, pas pour lui poser une question ou lui demander son avis … Koichi entrouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit, il était un peu sous le choc de ce qui était en train de se passer se demandant si ce n’était pas pour l’appréhender afin qu’il ne s’enfuit pas … "Je…Désolée je ne voulais pas vous effrayer." Conclut-elle d’une voix embarrassée en relâchant le bras de Koichi. Ce dernier ne savait plus trop quoi répondre face à un tel comportement mais cette femme avait besoin de lui … Et le blond ne pouvait jamais résister à apporter son aide à ceux qui la réclame …

« C’est plutôt à moi de vous demander si je ne vous fais pas peur … » Il avait l’habitude qu’on le lui dise ou qu’on le lui fasse remarqué, le fait que ce soit l’inverse le surprenait un peu … « Vous cherchez quelqu’un ? » Demanda Koichi qui essayait de comprendre la situation. Ce Ryu était la personne qu’elle avait perdue ? « Ryu ? Ce nom ne me dis rien … » Il voulait réellement l’aider mais il ne savait pas comment, s’il avait eus plus de temps il l’aurait sans aucun doute cherché avec elle … Lorsqu’il l’avait dit à haute voix, ce prénom sonnait de façon étrange, comme si ça lui disait quelque chose … « Décrivez le moi, je peux peut-être vous aider … »

Il était déjà tard … Tellement tard que les forces de l’ordre étaient sans doute déjà en train de chercher un malade perdu dans la nature … Il allait avoir de gros ennuis s’il ne rentrait pas tout de suite, et cela n’allait certainement pas s’arrêter à la cellule d’isolement ou la simple privation de sortie pendant un mois cette fois … Mais le destin a mis sur son chemin cette jeune femme, son visage perdu et plein d’espoir qu’il pouvait reconnaître pour l’avoir vécus un nombre incalculable de fois. Ces moments où même quand on est au plus bas, une petite flamme continuait de vivre, dans l’attente d’un miracle … Koichi aurait pu simplement lui dire qu’il était pressé et qu’il n’avait pas le temps de lui répondre au risque d’avoir de très gros ennuis, ce qui était en soit le cas. Mais il avait un cœur bien trop gros pour la laisser ainsi, il ne pouvait simplement pas passer son chemin devant l’effarement de cette femme qui avait besoin qu’on lui tende la main … C’était dans son caractère d’aider les gens, de leur redonner le sourire, effacer la peine de leur cœur, il avait l’impression qu’il vivait pour cela. Alors même si on le recherchait à l’heure qu’il est, il restera à ses côtés autant de temps qui lui faut pour ramener un peu de lumière dans son cœur.

"Ne vous inquiétez pas, vous ne m'effrayez pas." Une expression de surprise passa sur le visage du patient de l’asile alors qu’il détaillait plus amplement la demoiselle. Comment ça elle n’avait pas peur ? Son bracelet en ferrailles qui clignotait autour de son poignet était le signe qu’il appartenait aux âmes damnés de l’asile psychiatrique, son style décalé laissait voir à quel point il était perturbé et pourtant elle n’avait pas peur de lui … "Oui, je le cherche depuis longtemps maintenant." Déclara-t-elle, confirmant ainsi à Koichi ses craintes … La perte d’un être cher est souvent la pire chose qui puisse arriver dans une vie … Mais elle avait l’espoir qu’il soit quelque part et sans nul doute la belle avait besoin d’aide … Le patient sortit les mains de ses poches et vint s’asseoir sur le banc auprès de la demoiselle, posant sur elle un regard attentif. "Je ne saurais vraiment pas le décrire, il a peut-être changé depuis le temps." Voilà qui ne lui facilitait pas la tâche … Lui qui d’ordinaire ne voyait jamais personne, il était la plupart du temps enfermé dans sa chambre ou en cellule et personne ne voulait lui adresser la parole. Seul les médecins et les psychologues le faisaient pour lui dire qu’il représentait une menace pour les autres et pour lui-même avec sa maladie. Ironique pour quelqu’un qui ne veut que le bonheur et le sourire des gens …

"Brun de taille moyenne, il n'est pas trop musclé ni trop chétif." Koichi contempla le sourire qui passa sur les lèvres de la jeune femme un instant, il devait sans doute s’agir d’un être cher étant donné la façon qu’elle avait d’en parler … "Il est très fier et se montre froid pour ne pas montrer qu'il peut être attentionné, il a un caractère assez prononcé et ne supporte pas qu'on lui donne tord, il paraît cruel aussi... Un vrai démon en sommes." Koichi se glaça immédiatement à cette dernière phrase, ressentant un frisson d’effroi à ce mot qui le hantait depuis son enfance … Une expression de peur se glissa sur son visage alors que la jeune femme reposait les yeux sur lui. "En quelque sorte du moins." Rattrapa-t-elle au dernier moment en souriant … Mais l’humain lui avait du mal à le lui rendre … Il finit par détourner le visage pour le baisser vers le sol alors qu’il restait silencieux … "Peut-être..." Le garçon releva les yeux dans sa direction lorsque sa voix s’éleva de nouveau pour que son attention soit attirée par cette bague qu’elle portait autour du cou … Elle jouait avec de manière distraite, comme si c’était machinal pour elle de le faire … Koichi se concentra un peu plus sur l’objet avant qu’elle ne lui montre de plus près. "Il doit avoir aussi une bague semblable à celle-ci à quelque détail prêt." Le patient plissa les yeux alors qu’il détaillait le bijou.

« Ça me dis quelque chose … » Il avait déjà vu ça quelque part, il en était certain mais il ne saurait plus vraiment se souvenir d’où … C’est alors que ses yeux ne s’écarquillent en reconnaissant ce symbole … D’un seul coup le blond se redressa du banc pour marcher quelques pas en face. Il ne voulait pas y croire … « C’est impossible … » Souvent il revoyait ce signe dans ces cauchemar, les monstres et créature oniriques qui le hante ont des signes reconnaissables et l’un d’eux portait une bague similaire … « Je dois me tromper … » Dit-il à voix basse plus pour lui-même que pour la jeune femme qui devait sans doute être un peu perdu … Mais il n’allait pas lui dire que tout cela était lier aux entités qui le possèdent depuis son plus jeune âge ? Elle penserait que c’est juste dû à l’imagination de son esprit déséquilibrer … Qui croirait un interné de l’hôpital psychiatrique s’il disait que les démons existe … « Je suis désolé, mais je … Je ne pense pas que ce que j’ai vu soit réel … » Le blond à pics se tourna finalement vers la jeune femme et lui lança un regard désolé. « Vous savez je suis malade, je suis simplement un fou avec un esprit détraqué, je ne suis pas le mieux placé pour vous informer sur ce que j’ai vu … Sans doute les lubies de ma folie … » Dit-il en riant un peu nerveusement tout en replongeant les mains dans ses poches. « Mais je peux vous aider à le retrouver. Cette personne compte beaucoup pour vous, j’ai envie que vous le retrouviez, que vous soyez heureuse. Personne ne mérite la souffrance. » Déclara-t-il en souriant de manière bienveillante. Il s’approcha de nouveau d’elle pour s’accroupir juste en face d’elle et plonger son regard dans le sien. « Je ne sais pas qui est Ryu, mais je suis sûr qu’il souhaite tout autant que toi que vous vous revoyez … On cherchera ensemble et on le retrouvera. »

Son regard se voulait compréhensif et rassurant alors que son sourire avait pour but de lui redonner espoir. Il était hors de question qu’il laisse la brune dans cet état. Il attendait même un petit sourire sur son visage souhaitant illuminer son visage et espérant qu’avec son aide il puisse aider son cœur à battre agréablement quand elle retrouverait cet homme. Puis ses yeux s’orientèrent de nouveau vers cette bague qui se balançait au bout de sa chaîne autour du cou de la jeune femme. Tout cela n’était qu’un songe, il pensait avoir vu ce signe mais encore son esprit lui avait joué des tours … Les démons lui offre peut-être des visions mais dans le but de le traumatiser ou de le faire souffrir … Secouant la tête pour chasser cette penser il se redressa avec son sourire habituel et tendit une main chaleureuse vers la brune.

« Je m’appelle Koichi, je suis content de faire ta connaissance. » Avoua-t-il sincèrement et heureux de pouvoir faire de nouvelles rencontres. Le contact humain était ce qui lui redonner un peu de baume au cœur. Ça lui faisait oublier la solitude glaciale de sa chambre d’hôpital. « Et toi ? »

C’était l’apocalypse dans son esprit, à l’instant même où il avait vu cette bague, des souvenirs sont remontés … Sans doute pas les meilleurs, du moins le genre qui l’effraie beaucoup, ses cauchemars, ses angoisses … Cela faisait partie de son existence mais que cela lui rappel autant certaines choses qu’il aurait pu voir durant ses crises n’était pas anodin. Et pourtant malgré la peur, son cœur est beaucoup trop grand pour laisser cette demoiselle dans le flou … Il connaissait la souffrance de ne pas être avec la personne qui nous est le plus cher, séparer par la distance ou simplement l’absence était douloureux … Koichi en savait quelque chose et c’est pour cette raison qu’il lui proposait son aide pour lui ramener. C’est vrai, il ne la connaissait pas, mais faut-il sincèrement côtoyer la personne tous les jours pour lui apporter son aide et un peu de bonheur ? Le patient de l’asile ne réfléchissait pas comme ça, il devait ne pas penser comme tout le monde d’ailleurs, mais pour lui chaque être humain, chaque personne, chaque individu méritait d’être heureux. Même les plus abominables ont besoin de ce bonheur pour avancer et canaliser leur rage ou la colère qui cache certainement une peine. "Vous savez, souvent, on dit que les gens malades qui sont atteints de folie sont souvent les plus saints d'esprit." Une phrase qui fit un peu réfléchir le blond à pic. C’était bien la première qui décrétait une chose pareil, ce n’est pas ce que disaient les médecins …

"Enfin pas dans tous les cas bien évidemment. Quoi que vous pensez avoir vu, je ne vous jugerais pas je suis la dernière personne qui le puisse de toute façon. Donc qui sait votre folie pourrait peut-être m'aider ? Vous savez-on voit des choses étranges tous les jours ce n'est pourtant pas de la folie." Koichi en était persuadé, il savait qu’en dehors de certaines crises de schizophrénies, tout ce qu’il voyait, tout ce qu’il entendait et tout ce qu’il vivait depuis son enfance n’était pas le fruit de son imagination … La piste de la possession et de la hantise par des démons ou des entités malveillantes étaient une certitude … Mais plutôt que de paraître encore plus malade aux yeux des experts, mieux valait taire ce qu’il voyait … Il avait essayé d’en toucher deux mots à l’une de ses infirmières la plus proche de sa personne un jour, par simple curiosité, elle lui avait simplement dis que c’était un délire de son esprit malade et dérangé, qu’il fallait qu’il oublie que tout cela soit réelle parce que rien ne l’était … Il y avait une période où il y avait cru, il avait longuement douter que tout ce qu’il voyait était vrai se disant qu’il était un cas désespéré et que personne ne pourrait l’aider. Pourtant, depuis la découverte des sorcières le blond s’accrocher à sa théorie. Si les sorcières existaient pourquoi pas les démons ? Il en était sûr, même s’il n’avait jamais parlé réellement avec l’un d’eux, même si aucun ne lui avait confirmé être bien réel, Koichi le savait, il n’était pas totalement fou …

Mais la société a construit des moules dans lesquelles la population doit se ranger. Sa place était chez les fous juste pour être hanté et parce que des entités s’accrochent à lui simplement … "Vous savez, je pense que si l'on ressent la souffrance, c'est que l'on est vivant. Je ne voudrais pas vous déranger. Je vous ai déjà arrêté alors que vous aviez l'air assez pressé. Vous êtes étrange, vouloir aider une fille qui vous a limite sauter dessus. Vraiment, le genre humain n'est pas totalement perdu avec des personnes comme vous."

« Beaucoup m’ont dit que j’étais bizarre oui. » Koichi lui rendit son sourire. « Je ne peux pas vous laisser ainsi, ce n’est pas dans ma morale d’abandonner une personne dans le mal à son sort. »

Ce n’était pas non plus dans ses habitudes de penser à lui, il n’attendait rien en retour, sa situation était désespérée de toute façon, à quoi bon ? Il n’avait même pas la décence de songer qu’il aurait aimé qu’on fasse aussi cela pour lui, il tend la main tout simplement dans l’espoir de voir le sourire de la personne. C’est tout ce qu’il demande, le bonheur de l’être qui aura retrouvé cette étincelle de joie qui lui manquait, c’est ce qui avait de beau lorsqu’on ouvre son cœur. Koichi se présenta avec son sourire habituel, heureux de pouvoir faire la rencontre d’une nouvelle personne. "Enchanté Koichi, je me nomme Blair. Alors vu que tu avais l'air pressé, je peux te raccompagner et on peut discuter en même temps. Si tu étais en retard quelque part, je pourrais toujours expliquer que c'est de ma faute ?" C’est vrai que l’heure du couvre-feu était bien largement dépassée ! Il avait totalement oublié qu’il devait retourner à l’hôpital avec toute cette histoire. Koichi était très facilement distrait, il pouvait passer du coq à l’âne en oubliant sa tâche principale … C’était fréquent chez lui et c’était dû à son caractère, non pas à sa folie.

« Ne t’inquiète pas, de toute façon je ne suis pas sûr que les médecins chercheraient à comprendre … » Ils allaient certainement le coller en cellule d’isolement pour les deux prochaines semaines en le privant d’en sortir si ce n’est pour ses thérapies de traitements … « Marchons ensemble oui, je dois me rendre à l’hôpital … C’est à quelques pas. » Foutu pour foutu il allait se faire taper sur les doigts quoi qu’il arrive maintenant que l’heure était dépassé … Il espérait juste que la police n’allait pas débarquée comme ça lui était déjà arrivé une fois …

Mais le sourire de la brune était comme une lumière qui éclaircit l’obscurité dans laquelle il se trouvait. La noirceur de la cellule d’isolement allait paraître moins fade après ça. Les relations humaines sont sans doute ce qu’il y a de plus beau, celles qui vous redonnent l’envie de vivre. Koichi est souvent confronté à la solitude avec ses démons qui le hantent, voir du monde lui faisait du bien. Malheureusement le personnel soignant n’était pas de cet avis, quelle meilleure cure que l’isolement ? "Alors dit moi ? Que penses-tu avoir vu ? Qui sait cela pourrait peut-être m'aider à trouver Ryu ?" La voix de la jeune femme le sortit de ses pensées alors qu’il lui adressait un sourire plein de joie comme il avait l’habitude de le faire même dans les pires moments. Tous deux commencèrent à marcher en direction du quartier de Ueno qui se trouvait à une trentaine de minutes d’ici. "Pourquoi pense tu que ce que tu penses avoir vu est dû à la folie ? Je suis désolée, je suis du genre curieuse et j'avoue que plusieurs fois, j'ai vu des choses étrange moi aussi, mais je ne me suis jamais dit que j’étais malade ou folle. Donc j'espère que tu ne te penses pas fou parce que tu vois des choses que tu ne peux expliquer. Sinon, c'est gentil à toi de vouloir m'aider alors que tu ne me connais pas du tout, je pourrais être une folle dangereuse qui recherche ce Ryu pour le tuer."

« Tuer Ryu ?! Ce n’est pas ce que j’ai compris. » Dit-il avec un air surpris et choqué. Ce n’est que quelque seconde après qu’il comprit que ce n’était qu’un exemple et hocha la tête comme s’il venait de percuter … « Tu dis avoir vu des choses étranges … Comme quoi ? » Il était certains que rien ne dépassait sa folie mais s’il pouvait avoir une personne à qui se confier qui ne soit pas un médecin et qui n’avait pas peur de lui, cela serait certainement une aide pour lui. « Je … Les médecins disent que je suis victimes d’hallucinations et d’une folie développée dû à mon trouble schizophrénique … » Répéta simplement Koichi pour le nombre de fois où il l’avait entendu.

Il doute que sa maladie l’aide réellement à retrouver la piste de cet homme que Blair a perdu … Plusieurs fois les gens de l’hôpital lui avait dit qu’il tenait des propos irrationnels, que cela ne ferait que faire fuir les personnes autour de lui s’il venait à en parler et c’est pour cela que le blond c’était fait à l’idée de garder pour lui ses cauchemars et ce qu’il voyait. Pour la plupart des phénomènes il ne les expliquait pas, il n’était même pas sûr lui-même que ce soit réel. Mais dans certain cas il était persuadé que ça ne venait pas de lui et qu’il y avait bien possession … Koichi en avait marre de devoir cacher la vérité, dans une conversation ce n’était pas la première chose qu’il plaçait, au contraire, il essayait d’éviter le sujet en répétant uniquement ce que les professionnels lui disait pour que ça paraisse plus normal et clair dans l’esprit de gens censés. Mais la marche était encore longue et cette demoiselle était certaine de pouvoir retrouver ce Ryu s’il lui disait tout … A moins que ce ne soit une infirmière en civile qui teste sa stabilité mental … Cependant la naïveté de Koichi et sa confiance débordante envers les gens le forçait à mettre des œillères et croire sur parole ce qu’on lui disait. Il releva alors les yeux dans sa direction, prêt à lui dire ce qu’il avait réellement vu sans passer par des termes médicaux, car ce qu’il vivait au quotidien depuis son enfance n’avait rien d’explicable.

« Je sais que je ne suis pas entièrement stable, j’ai quelques problèmes mentaux et disfonctionnements c’est une certitude. Mais ce que je vois est bien réel … » Koichi jauge un instant le regard de la brune de peur de voir encore cette surprise et cette incompréhension comme à chaque fois qu’il essayait d’appeler à l’aide … « Des phénomènes se passent souvent quand je suis seul, je vois des choses qui sont tous sauf le fruit de mon imagination … Cette bague que tu portes je l’ai vu dans l’un de mes cauchemars. Ce symbole m’est apparus sous forme de cicatrice sur le corps et la créature qui portait ça était tout sauf avenante … C’est pour ça que je préférais ne jamais avoir vu ce symbole … » Expliqua le blond qui paraissait tellement sérieux que ça ne lui ressemblait pas. D’un seul coup il se mit devant Blair interrompant leur marche un instant en entourant ses bras de ses mains. « Je suis hanté par des démons depuis que je suis jeune, ils me tourmentent, me torturent et ils cherchent à me faire sombrer dans la dépression jusqu’à ma mort j’en suis certain ! » Voilà, il l’avait finalement dis … Comment un discours pareil pouvait être considéré comme plausible ? Et pourtant Koichi y croyait dur comme fer, il n’était pas fou, tout ça existait vraiment …

Au fond de lui il était persuadé de ses dires. Les médecins avaient beau le rabaisser et lui cracher à longueur de journée qu’il était taré, que tout ce qu’il voyait n’était que le fruit de son esprit dérangé, que jamais il ne sortirait de l’asile car il était beaucoup trop instable mentalement. Des tas d’immondices dont il avait l’habitude. Mais si seulement on pouvait lui donner les cartes en mains pour retrouver un esprit … Il n’ignorait pas le fait qu’il devait lui manquer quelques cases, c’est une certitude, mais est-ce que cela méritait d’être enfermé à vie pour cela ? N’avait-il pas le droit à la liberté ? Malheureusement, malgré ses efforts cela n’avait pas l’air de suffire. Si les médecins pouvaient arrêter de le torturer physiquement et mentalement à longueur de journée, s’ils pouvaient être un peu plus compréhensif avec lui, peut-être qu’il aurait pu leur prouver mille fois qu’il était assez normal pour pouvoir vivre en liberté. Et puis si les créatures arrêtaient de lui rendre visite tous les jours, que les cauchemars cessaient enfin, Koichi serait une personne tout ce qui a de plus normal. Bien que sa schizophrénie ne vienne que de lui, il serait capable de montrer qu’il peut se contrôler, mais on ne lui rend pas la tâche facile. Des efforts il en faisait, mais est-ce que les autres étaient prêts à lui donner cette chance ?

Mais plus il discutait avec la jeune femme, plus il réalisait qu’il n’était pas le seul dans ce cas, la demoiselle avait juste eus la chance de ne pas tomber entre les mains de psychiatres qui ont été les voix qui ont suffi à le condamner. "Beaucoup de choses, qui feraient faire des cauchemar au plus étriquer des esprits." Le patient était absorbé par ses paroles, le fait qu’elle vive sans doute les même choses que lui l’aidait à relativiser, à se dire qu’il n’était pas le seul à être victime de ces abominations et terreurs nocturnes. "Tout ça devait être dur à vivre pour toi." Le patient força un sourire qui ne pouvait dissimuler tout le chagrin emmagasiné depuis tant d’année mais tenta tout de même de partager un peu de joie là où les gens l’avaient perdu.

« Ce n’est pas facile, mais si on se raccroche à l’espoir on se dit que ça ne peut aller qu’en s’arrangeant, pas vrai ? » Tenta aussi de se rassurer le blond comme il le fait d’habitude. Vivre dans ces conditions n’était pas ce qu’on peut appeler une existence. Tout juste s’il était un animal en cage rêvant d’une liberté qu’il n’aurait jamais. « Alors en attendant, j’imagine à quoi aurait pu ressembler ma vie sans tout ça. Je me créé un univers imaginaire pour m’évader et penser à autre chose. »

Malgré la peine et la souffrance, le patient restait optimiste et s’efforçait de garder son sourire pour rendre heureux les autres. Toujours de bonne humeur quand il est en présence d’un être vivant, mais une coquille vide lorsqu’il se retrouve seul dans l’obscurité de sa chambre. S’il n’y avait que les médecins pour lui vouloir du mal, mais pour lui, les démons jouaient aussi une part importante dans ses tourments. "Les démons aiment tourmenter les esprits sensibles et on dirait bien que tu es une proie de choix." L’humain ressentit un mauvais frisson qui le glaça complètement en entendant la façon naturelle dont elle avait prononcé ses mots. Peut-être que c’est justement parce qu’elle avait un esprit plus fort que le sien qu’elle était parvenu à s’en sortir … "Tu sais, les médecins mette toujours tout sur le compte de la folie les choses qu'ils ne comprennent pas pour eux démon, sorcière et autre fantaisie sont des hérésie." Est-ce qu’elle disait ça pour le rassurer ? A en écouter son discours on pourrait penser qu’elle le croyait sur parole. Le Japonais pencha un peu la tête, ne comprenant pas le sens de ses dires. Ou alors c’est lui qui avait la compréhension difficile ? "Je te crois quand tu me dit que tu es tourmenter par des démon tu sais." Le jeune patient se figea en fixant la demoiselle, entrouvrant la bouche. C’était bien la première fois qu’une parfaite inconnue lui donnait sa confiance sur des choses aussi tabous. "Que tu es vu le symbole de cette bague ne me surprend qu'à moitié... J'ai malheureusement peur que Ryu soit probablement un des être qui te tourmente." Peu à peu son regard s’assombrit pour laisser place à la peine et au chagrin. La tristesse que cette terrible vérité soit une fatalité qui ne le mène jusqu’à la tombe … Lui qui ne voulait pas mourir avant d’avoir pu goûter à la vie derrière les barreaux de sa fenêtre. "Malheureusement pour toi, je pense que tu as raison ils te tourmenteront encore et encore jusqu'à ce que tu craques te briser totalement." Des paroles douloureuses à entendre, bien plus qu’à subir au quotidien. "Enfin pour te dire que je te crois, je ne te prends aucunement pour un fou, tu as peut-être des problèmes certes, mais je te crois quand tu dis voir des démons après tout, j'en vois souvent aussi. Donc je sais que vivre entourer de ces êtres n'est pas simple tout les jours."

« Qu’est-ce que je peux faire ? » Demanda le jeune patient dont la voix avait subitement changé, brisée par les larmes qui montaient jusqu’à ses yeux. Il détourna un instant le visage refusant de montrer la tristesse qu’il avait encaissé depuis des années, garder le sourire auprès des personnes qu’il rencontrait ou côtoyait, c’est tout ce qui lui restait … « Tu crois qu’il n’y a aucune chance pour moi de m’en sortir alors ? » Il essayait de se rassurer dans son for intérieur, essayant de ravaler ses larmes qui dévalent maintenant ses joues. Il avait beau essayer de se forcer, faire son possible pour toujours sourire, mais après tout il restait humain … Et quand les émotions deviennent trop lourde à porter, on ne peut porter plus longtemps ce fardeau en faisant comme si tout allait bien.

Le patient renifla un peu alors qu’ils s’arrêtèrent devant cette bâtisse imposante qui servait de prison à Koichi. Edifice à donner des frissons rien qu’en le voyant, souvenirs de tourments et de douleur pour Koichi qui marquait toujours un peu plus son cœur de plaies inguérissables. Malgré les secousses de ses épaules le garçon tenta de tarir peu à peu le flot de ses sanglots qui avaient éclatés soudainement sous le coup de la vérité. Il avait beau essayer de simuler le bonheur, d’être ce clown joyeux et souriant qui fait rire les autres, mais quand on n’a connus que les murs d’une cage, qu’on ne compte pour personne, qu’on existe pour personne et qu’on ne peut pas prendre le temps de vivre le peu de temps que l’on a, on ne peut exprimer véritablement ce qu’est le bonheur, tant qu’on y a jamais goûté …

« Bon, c’est le moment … » Annonça Koichi en séchant les dernières larmes qui mouillaient ses joues et ses pommettes. Il prit le temps pour se calmer, prit sur lui pour sourire sincèrement à la demoiselle. Il n’avait pas totalement tout perdu, il avait fait une nouvelle rencontre ce soir. Qui sait elle allait peut-être l’oublier dès demain, son esprit allait l’effacer comme pour beaucoup d’autres, mais lui continuerais de se rappeler d’elle, comme de chaque personne qui ont accepté d’entrer dans son cœur. « Merci pour tout Blair … J’oublierais jamais ce temps passé avec toi, même si c’était court. J’espère de tout mon cœur que tu retrouveras cet homme … Je le souhaite plus que tout … » Le patient renifla une fois encore pour chasser les derniers flots de chagrins encore visibles.

Alors qu’il la salua respectueusement, il allait tourner les talons en direction de l’hôpital, retourné à sa mélancolie éternelle. Mais un sursaut de compassion éclata dans son chagrin et il fit demi-tour pour étreindre la demoiselle. Il n’avait même pas réfléchit au fait que cela puisse la surprendre, les émotions ont sans doute débordées pour ce petit Japonais qui n’avait besoin de rien d’autre que d’affection … Il la serra un moment dans ses bras avant de la lâcher pour se reculer et lui faire un petit signe d’au revoir tout en lui offrant un sourire avenant. La pierre dans son estomac s’alourdit à mesure qu’il avançait en direction de l’hôpital. Il ne savait pas encore de quelle manière il allait être accueillis, mais une chose est certaine, il allait encore devoir endurer le pire. Attendre le meilleur sans que celui-ci ne vienne jamais ne promettait pas des jours radieux. Pourtant il continuera de donner le sourire aux autres, il se languira de pouvoir lire la joie dans le regard des personnes qu’il rencontre, ces gens qui seront sans doute un moyen pour lui de pouvoir partager ce sentiment qu’il peine à ressentir …